Comment les traiter ?

Pour traiter le cancer colorectal, plusieurs techniques sont employées. On évite une opération mutilante chaque fois que cela est possible. Le choix du traitement dépend de la localisation du cancer et de son étendue.

La chirurgie

C’est le principal traitement, dans la plupart des cas. La possibilité de rétablir la continuité de l’intestin (sans poche) dépend de la localisation et de l’extension de la ésion. Elle est maintenant la règle. En cas de cancer du rectum, l’intervention qui consiste à enlever le rectum permet le plus souvent de respecter la fonction du sphincter (muscle qui resserre l’anus). Cependant, en cas de tumeur située trop près de l’anus, son ablation est inévitable.
La chirurgie est encore possible dans certains cas de métastases limitées en nombre : métastases hépatiques ou métastases pulmonaires.


La radiothérapie
Dans le cancer du rectum, elle est systématiquement associée à la chirurgie car elle diminue les récidives locales. Le plus souvent, cette radiothérapie est réalisée avant la chirurgie.

La chimiothérapie
Pour les cancers du côlon, la chimiothérapie a bénéficié, ces dernières années, de grands progrès. Elle peut être indiquée :

• soit après la chirurgie, comme traitement complémentaire afin d’éliminer d’éventuelles cellules cancéreuses que l’examen clinique n’aurait pu détecter ;
• soit dans les formes évoluées ou dans les cas de rechute.

La chimiothérapie complémentaire, ou “adjuvante” a des indications bien précises, afin de ne pas surtraiter les lésions débutantes, mais de ne pas faire perdre de chance aux autres. Les modalités en sont bien définies. Le traitement classique associe deux produits dont l’efficacité se potentialise : le 5Fluoro-uracil et l’acide folinique. C’est n protocole efficace et relativement bien supporté, même chez le sujet âgé. D’autres produits sont en cours d’expérimentation, mais les résultats n’en seront pleinement valués que vers 2005. La chimiothérapie des formes évolutives dépend de l’état général du patient et des traitements précédemment reçus. Plusieurs médicaments actifs ont actuellement disponibles, dont l’oxaliplatine, l’irinotécan (campto®) et les recherches se poursuivent toujours.

TRAITEMENT DES CANCERS COLIQUES NON COMPLIQUES

Toute exérèse colique doit être précédée par une préparation adaptée, générale et locale. . générale avec étude pré opératoire des grandes fonctions et correction des désordres éventuels . locale avec pour objectif d'obtenir la vacuité du colon par - un régime alimentaire sans cellulose associé à une administration d'huile composée per os et a des lavements évacuateurs pendant 3 a 5 jours - ou une ingestion 24 a 48 H avant l'intervention de potion laxative (3 litres de P.E.G.).

L'intervention comporte un premier temps d'exploration appréciant le siège, l'extension locale, l'existence d'éventuelles métastases a distance ganglionnaires ou hépatiques C'est alors seulement que le type d'intervention adéquate pourra être décidé

  • soit exérèse curative, carcinologiquement complète. éventuellement associée à la résection d'une métastase unique hépatique dans le même temps ou ultérieurement.
  • soit exérèse palliative, de propreté, en cas de dissémination incontrôlable chirurgicalement.
  • soit devant une tumeur encore plus évoluée inextirpable, en cas de sténose serrée et en fonction de la localisation, une simple colostomie d'amont ou une dérivation interne court-circuitant la lésion, typeanastomose iléo-transverse en cas de tumeur colique droite inextirpable.

1) Cancer du colon droit.

L'intervention carcinologique comporte une exérèse emportant la fin de la dernière anse iléale, et le colon jusqu'au tiers droit du transverse, avec ligature première des vaisseaux droits coliques supérieurs, coliques moyens, et ileo-caeco-colo-appendiculaires au contact de l'axe mésentérique supérieur. Le rétablissement de continuité est effectué dans le même temps avec anastomose iléo-transverse termino-terminale ou termino-latérale

2) Cancer du colon transverse

  • Lorsqu'il siège sur le tiers droit du transverse, la tumeur est traitée chirurgicalement selon les mêmes principes que le cancer du colon droit
  • Au niveau des 2/3 gauches, le traitement comporte une résection segmentaire emportant environ 10 cm de colon de part et d'autre de la lésion, et tout le mésocolon et sa vascularisation en regard jusqu'au niveau de sa racine au contact du pancréas.

3) Cancer du colon gauche

a) En présence d'un cancer du colon descendant ou du sigmoïde, l'intervention à visée carcinologique impose une ligature première des vaisseaux mésentériques inférieurs au niveau de l'origine de l'artère, sur la face antérieure de l'aorte, en regard de D3. L'exérèse comporte une résection colique segmentaire passant en amont à 10 cm des limites de la tumeur, et en aval au niveau de la jonction recto-sigmoïdienne, en associant un curage ganglionnaire mésentérique inférieur. Le rétablissement de la continuité est effectué par anastomose colo-rectale termino-terminale.

b) Devant une tumeur de l'angle gauche, 11 est licite de préserver l'axe mésentérique inférieur, de lier les vaisseaux coliques supérieurs au niveau de l'origine de l'artère, d'effectuer une résection segmentaire emportant 10 cm de part et d'autre de la lésion, et de terminer l'intervention par une anastomose colo-colique termino-terminale.